En fait, dormir est aussi essentiel à l’enfant que d’être nourri et aimé. Nous savons maintenant avec la science du sommeil que cette période dans lequel nous passons le tiers de nos journées en moyenne, et c’est beaucoup plus chez les enfants, est loin d’être une simple mise en veilleuse de notre activité mentale et physique. Chez l’enfant, pendant que son corps dort, sur le plan physiologique, il y a aura entre autres, la sécrétion de l’hormone de croissance, l’élimination des déchets, le renforcement de son ossature, la cicatrisation des plaies (les bobos) et surtout la réponse de l’activation immunitaire (c’est pendant qu’il dort que son corps combat les virus). Sur le plan intellectuel (durant un stade particulier du sommeil) aura lieu entre autres, le traitement de l’information et la mémorisation, la maturation du système nerveux central, l’apprentissage de nouvelles matières, l’adaptation émotionnelle, etc…
La planification des siestes est donc importante, elle doit s’ajuster en fonction de l’âge et des besoins en sommeil de l’enfant. Le nombre de siestes dans la journée varie selon l’âge de l’enfant. Même si certains enfants souhaitent abandonner la sieste dès l’âge de 2 ans, une période de repos (étendu sur son matelas sans dormir) peut très bien remplacer la sieste. Il n’est pas rare de les voir s’endormir. Combien de siestes l’enfant doit-il faire par jour ? Voici quelques repères :
- De 0 à 3 mois : 4 à 6 périodes de sommeil dans la journée. En fait, durant la journée, il devrait demeurer éveillé un maximum de 2 heures à la fois.
- Vers 4 à 6 mois : une sieste le matin, une en début d’après-midi et une autre en fin d’après-midi, tout en respectant le maximum de 2 heures d’éveil entre les périodes de sieste.
- De 9 à 16 mois : une sieste en matinée et une autre en début d’après-midi.
- À partir de 18 mois : une sieste en début d’après-midi.
- Entre 2 et 3-4 ans : une sieste, immédiatement après le repas du midi.
- Vers l’âge de 4-5 ans : une période de repos. En fait cette période de repos devrait demeurer toute la vie. Physiologiquement le corps réclame ce temps d’arrêt en début d’après-midi. Certains professeurs l’ont compris et intègrent un moment de détente après le repas du midi où à tout moment de la journée si les enfants sont très agités. En l’absence de locaux aménagés, ils imposent un temps d’arrêt obligatoire : assis à leur petite table, les enfants ferment les yeux et appuient la tête sur leur bras.
Si votre enfant ne veut plus faire de sieste et qu’aucune période de repos n’a été instaurée pour la remplacer, il faut veiller à ce qu’il n’accumule pas une dette de sommeil. Certains symptômes pourront démontrer l’insuffisance de repos. Contrairement à l’adulte dont le manque de sommeil se traduit par de la fatigue et une somnolence diurne, chez les enfants la somnolence n’est pas toujours le signe prépondérant. Il faut être attentif à des signes tels que :
- L’hyperexcitabilité,
- l’irritabilité,
- les colères,
- l’intolérance à la frustration,
- l’intolérance au changement,
- les pleurs,
- une humeur changeante.
Parmi les conséquences néfastes d’une dette de sommeil chez l’enfant, on remarque que l’apprentissage et la capacité d’attention sont affectés ; il s’adapte moins facilement aux nouvelles situations ; le système immunitaire est affaibli donc celui-ci est plus sujet à contracter des infections de toutes sortes.
Afin que la sieste remplisse efficacement son rôle, deux points sont à respecter :
- La sieste de l’après-midi doit suivre le repas du midi, sinon l’enfant dormira trop tard dans l’après-midi. Or, pour bien dormir la nuit, il faut un temps de veille suffisamment long entre la dernière sieste et le moment du dodo en soirée. Cette sieste devrait s’engager vers midi 30 – 13 heures et se terminer au plus tard à 15 heures.
- La sieste ne doit en aucun temps être associée à une punition par des propos tels que Si tu n’es pas sage, tu iras faire la sieste ou bien, Tu es infernal aujourd’hui, va faire la sieste ou encore qu’elle soit associée au statut de bébé Tu es un bébé, il est normal que tu fasses une sieste. La sieste est alors mal vécue et ne représente plus une pause bénéfique dans l’activité de la journée.
Brigitte Langevin, auteure, conférencière et formatrice
Comment aider mon enfant à dormirwww.brigittelangevin.com
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